Depuis 2018, chaque année, environ 1000 demandeurs d’asile, réfugiés et mineurs non-accompagnés sont hébergés dans le département des Pyrénées-Orientales.
Les structures désignées et financées par l’Etat, qui assurent la prise en charge de la situation administrative et de l’hébergement des exilés dans le département n’ont pas pour mission de gérer leur inclusion sur le territoire et trop peu ou pas de moyens dédiés à celle-ci.
Les besoins sont reconnus, puisque les trois structures d’accueil nous sollicitent depuis plusieurs années pour remplir cette mission. La psychologue qui intervient dans les centres d’hébergement avoue que notre association fait office de thérapie auprès des résidents que nous accompagnons.
A Perpignan, l’arrivée du Rassemblement National en 2020, nous a fait barrage sur un certain nombre d’activités en pénalisant notamment les clubs sportifs qui nous reçoivent, ou en refusant de mettre à notre disposition les infrastructures . Mais une partie de la population a décidé de s’engager à nos côtés et un élan d’une cinquantaine de bénévoles a pu créer un autre possible malgré ce contexte.
Depuis 2022, nous avons accompagné vers l’intégration 350 exilés par an grâce à la mise à disposition provisoire d’un local appartenant au Secours Catholique et grâce au soutien de la Fondation de France . Aujourd’hui, la fin du partenariat qui nous liait au Secours Catholique ayant pris fin en mars dernier, nous sommes à la recherche de soutien pour accéder à notre propre lieu-ressource Welcome 66 pour continuer à répondre aux besoins constatés sur le terrain :
1- Sortir de l’isolement les exilés cloîtrés dans leurs centres d’hébergement a toujours constitué notre priorité pour rompre solitude et désoeuvrement en créant des opportunités de rencontres avec les citoyens locaux, en leur faisant découvrir le territoire, pour accélérer leur processus d’insertion et une meilleure adaptation à leur nouvel environnement
2- Permettre aux exilés d’accéder à l’apprentissage du français dès leur arrivée : le non-accès à ces acquisitions pendant toute la durée de leurs procédures est le premier frein que nous avons dû lever pour rendre possible leur inclusion. Vient ensuite l’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie, en tenant compte de leurs aspirations, leurs compétences et leur niveau d’études.
3- Rendre possible l’accès à la culture et au sport, puissants vecteurs d’inclusion et d’amélioration du bien-être psychique et physique, alors que leurs ressources les rendent inaccessibles .
Le partage de ces activités rend leur dignité aux exilés et valorise leurs atouts en étant invités à partager leurs propres cultures et savoir-faire dans un rapport de réciprocité
4- Sensibiliser à l’accueil des réfugiés et faire prendre conscience aux citoyens de la réalité afin de déconstruire les préjugés et se préparer à agir efficacement à une réalité migratoire rendue inévitable dans les prochaine décennies. Nous intervenons auprès des publics scolaires à l’aide de témoignages en présence des exilés volontaires , d’exposition et de projection.